La littérature jeunesse à l'école

http://littjeunesse.free.fr/

Stéphane Daniel (Le questionnaire)

Stéphane Daniel

   http://repertoire.la-charte.fr/d/daniel.html

 

1. a.Que signifie, que représente pour vous d’écrire pour la jeunesse ?

C’est d’abord écrire. Ensuite, c’est, quand on s’adresse aux plus jeunes, entretenir l’espoir de pouvoir leur offrir un livre sur lequel viendront se poser tous les autres, car un livre, pour peu qu’il soit bon, honnête, riche, authentique, écrit, livre la clé qui ouvre une porte, quand il n’est pas la porte elle-même.

 

b. Que cela implique-t-il également ?

Cela implique d’être débarrassé des référents de la littérature instituée puisqu’on s’adresse à des lecteurs en friche. Allégé de cette ombre écrasante, on peut ne pas avoir honte d’être soi. Ce qui ne signifie pas de rêver d’être quelqu’un. Les jeunes ne connaissent pas les auteurs, ils ne connaissent que les livres. En écrivant pour la jeunesse, on ne peut espérer en tirer une quelconque gloire, mais on peut collectionner les satisfactions profondes. Car un regard que votre livre allume s’allume pour la première fois.

 

2. Que peut apporter la littérature de jeunesse à l’école ?

Aller au-delà de la distraction, et offrir le trouble, la réflexion, la résistance du sens, donc la magie de l’écriture.

 

3. La littérature de jeunesse à l’école, doit-elle se faire avec les auteurs ?

Qu’elle se fasse avec, c’est mieux en cela qu’ils incarnent une parole et l’inscrivent dans la dimension du labeur, de l’ambition, parfois du sacrifice, indépendamment de toute considération matérielle. Et nous sommes menacés par le matériel. Ils désacralisent l’acte d’écrire et peuvent le rendre admirable car cet acte privilégie l’être à l’avoir.

 

4. a.Que peuvent apporter les auteurs lors de leurs interventions ?

Toute l’importance que revêt leur crainte d’être inutile. Un regard sur leur passion. La conscience que le livre est le résultat d’un parcours, d’une somme d’efforts.

 

b. Quelles modalités permettent de rendre efficaces ces interventions ?

La lecture des livres.

 

c. Et inversement, que vous apportent ces rencontres avec les enfants ?

Rien pour l’écriture des livres à venir. Mais elles peuvent être le lieu d’échanges humainement passionnants.

 

d. Avec les enseignants, ou les autres médiateurs du livre ?

Un retour adulte dans ce monde d’enfants.