La littérature jeunesse à l'école

http://littjeunesse.free.fr/

Didier Jean et Zad (Le questionnaire)

Didier Jean et Zad.

didierjean-zad@magic.fr
http://www.didierjean-zad.com

 

1. Pour vous, la littérature de jeunesse a-t-elle un intérêt à l’école ?

 

Sans aucun doute ! Nous avons souvent l’occasion de nous rendre dans les classes, pour animer des ateliers de créations, et constatons à chaque fois la force de ce medium, pour les enfants, comme leurs enseignants. L’album est un bon support pour l’apprentissage de la lecture, et la découverte du plaisir de lire. Mais il est également porteur de valeurs et de thématiques sur lesquelles l’enseignant peut allègrement rebondir...

2. Que signifie pour vous d’illustrer des livres de littérature de jeunesse ?Que cela implique-t-il pour votre travail ?

 

C’est une création, au même titre que la peinture ou la musique,que nous pratiquons également en solo. Nous saisissons ainsi l’occasion de créer ensemble, de sortir de nos jardins secrets respectifs, pour nous retrouver autour d’une aventure parfois risquée mais souvent passionnante.

 

3. Quelle relation « adoptez-vous » par rapport au texte que vous illustrez ? Comment envisagez-vous le rapport texte-image ?

 

Dans notre cas, c’est un peu particulier, car nous illustrons bien souvent nos propres textes. Cela nous permet d’équilibrer le rapport entre texte et images. Bien souvent, nous entamons l’illustration, après avoir écrit une première version du texte, puis retravaillons le texte pour épurer et chasser les redondances.  
Mais lorsque nous illustrons le texte d’un autre, (comme pour « le Masque de Brumes », de Claude Clément, ou « Chicotte », de Christian Poslaniec), nous essayons d’apporter un point de vue différent sur l’histoire, une ambiance qui n’est pas forcément clairement signifiée par l’auteur.

4. Comment entrez-vous dans le processus d’élaboration d’un livre ?

 

Il arrive - rarement - que nous soyons contactés par un éditeur, voire un auteur, pour travailler sur un texte en particulier. Mais la plupart du temps, nous sommes à  l’origine de l’album ou du roman. Portés par un sujet, nous le développons, travaillons les illustrations sous forme de roughs et de quelques originaux couleur, le tout mis en page par nos soins.Puis, avec ce travail assez abouti, nous faisons le tour des maisons d’édition.

 

5. Rencontrez-vous des classes durant l’année scolaire ? Que vous apportent ces rencontres avec les enfants ? Et inversement, que pensez-vous qu’elles puissent leur apporter ?

 

Les rencontres que nous effectuons sont avant tout orientées autour de la création d’histoires avec les enfants. Nous aimons leur faire partager notre façon de créer ensemble. Ca tient de la performance.  
Les dessins que nous laissons et l’histoire ébauchée permettent ensuite à  l’enseignant un travail sur plusieurs semaines qui semble à  chaque fois porteur et motivant. De notre côté, nous rentrons toujours épuisés mais satisfaits de ces moments d’échanges avec les enfants.